Les
Effets Visuels
Le Réalisateur La Communauté Les Deux Tours Le Retour du Roi Casting
Images Quelques Chiffres Bande Originale Récompenses Bonus
Les décors :
Avant que l'équipe de WETA ne se mette au travail, il a tout d'abord fallu transposer en trois dimensions les descriptions de Tolkien. Alan Lee et John Howe, qui avaient déjà illustré l'édition Harper Collins du Seigneur des Anneaux, ont commencé par dessiner des images très abouties des créatures, des constructions et des paysages. Ils ont ainsi livré des centaines de dessins, qui se sont ensuite transformés en story-boards, en maquettes de paysages, régions de la Terre du Milieu et parfois même en décors à l'échelle, sous l'égide du chef décorateur Grant Major, qui a supervisé la création de décors extérieurs grandeur nature.
La plupart des décors ont été construits aux Three Foot Six Wellington Studios où ont été créées les Mines de la Moria. Un grand nombre de décors ont été sculptés dans du polystyrène, un matériau auquel on peut donner l'aspect d'un bois millénaire (comme à l'auberge du Poney Fringant) ou celui de la pierre (comme pour les sculptures trônant aux portes de Minas Tirith). L'intérieur de la taverne de Bree a été construit en studio tandis que les rues de la petite ville, d'inspiration médiévale européenne, furent carrément reproduites dans un quartier de Wellington.
Fondcombe est un lieu formé de passerelles en forme d'arches enjambant des cours d'eau et des belvédères de bois. Un motif de feuilles a été utilisé sur tous les décors et pour accroître son côté mystérieux, une série de tours de 12 mètres de haut ont été construites. Pour créer Hobbitebourg, un endroit paradisiaque et oublié du monde contrastant avec les terres sauvages qui l'entourent, Grant Major a supervisé une équipe de jardiniers paysagistes qui a planté 5.000 m3 de légumes et de parterres de fleurs, un an avant le début du tournage.
En plus des décors à l'échelle, la production a aussi utilisé pas moins de 64 décors miniatures pour récréer le pays des Nains et le Royaume de la forêt de Lothlorien.
Représentation des différentes cultures :
Dans un univers imaginaire aussi abouti que celui de Tolkien, les vêtements et l'apparence physique sont évidemment différentes selon les cultures. Ngila Dickson, la créatrice des costumes, a dû habiller les neuf différentes cultures qui vivent dans la Terre du Milieu. Travaillant avec une équipe de 50 tailleurs, brodeurs, couturiers et bijoutiers, elle s'est efforcée de rendre chaque costume vivant, fonctionnel et révélateur de chaque personnage. En outre, bon nombre de costumes ont été conçus en deux tailles différentes : l'une pour l'acteur et l'autre pour la doublure échelle.
Pour les costumes des Hobbits, elle a fait ressortir leur aspect rustique en utilisant des tissus très naturels au tissage épais, inspirés des anciennes cultures européennes. Une fois les costumes réalisés, ils ont été vieillis, salis et déchirés pour leur donner l'impression d'avoir participé aux aventures vécues par leurs propriétaires. Les Elfes portent des costumes dans le ton vert mousse et rouge carmin qui leur donnent un aspect androgyne et antique. Ils sont vêtus de tissus d'une grande finesse : leurs vêtements ont été réalisés à partir de brocart de soi d'Inde lavé, décoloré, teint et frotté au papier de verre pour lui conférer un reflet métallique chatoyant qui donne l'impression d'être vivant. Ils sont également vêtus de velours soyeux gravé de motifs de feuilles, leur silhouette élancée étant accentuée par des cuissardes de cuir. Parallèlement, coiffeurs, maquilleurs et prothésistes ont conçus coiffures, perruques et maquillages pour que chaque personnage ait un style personnel. Mêmes les terribles orques, qui sont plus de deux cents, sont tous différents : chaque tête, en mousse de silicone et poils de yack, est unique.
Les combats :
WETA a fabriqué dans leurs moindres détails plus de 900 armures faites à la main, plus de 1200 armes factices en caoutchouc ainsi que plus de 100 armes spéciales. Pendant ce temps, Bob Anderson entraînait les acteurs aux différentes techniques de l'escrime après avoir développé des méthodes de combat basées sur la description de chaque culture.
De son côté, George Marshall Ruge a dû mettre au point des cascades hors pair, chorégraphiant de gigantesques séquences de batailles agrémentées de techniques de combat ancestrales ou inventées pour l'occasion. Pour l'équipe des cascadeurs, ce fut un défi de mettre en scène des batailles comportant autant de personnages de différentes tailles luttant avec des styles et des mouvements propres à leurs cultures respectives.
Les guerres qui parsèment l'oeuvre de Tolkien mettent en présence quelques centaines de milliers de combattants et, grâce à l'utilisation de tout un arsenal de logiciels spécialement conçus à cet effet, les scènes se déroulant dans la Moria ont enfin pu se matérialiser à l'écran. Pour l'attaque massive des Orques, un très large pourcentage de ces guerriers des ténèbres est 100% numériques, donnant ainsi un effet de masse. A cette occasion, WETA Digital a développé un logiciel qui permet d'obtenir environ 200.000 figurants en images de synthèse capables d'inter-agir entre eux.
Les effets spéciaux :
Pour la trilogie, Peter Jackson et l'équipe d'experts de WETA Digital ont élaboré un univers entièrement numérique. Le film comporte une grande variété d'effets spéciaux car chaque plan truqué du film (qui en comporte 460 au final) est une combinaison de plusieurs techniques variant d'un plan à l'autre, les rendant moins perceptibles par le spectateur. Parfois le décor naturel est mis en valeur à l'aide l'infographie sans qu'on puisse détecter la part de sophistication artificielle des images. Grâce à la magie du numérique, on a pu, par exemple, ajouter des petites montagnes au relief escarpé ou faire apparaître des bâtiments qui n'existaient pas à l'origine.
L'idée d'engager des enfants pour jouer le rôle des Hobbits étant écartée très rapidement, on a fait appel à deux techniques complémentaires pour résoudre le problème de leur petite taille : celle de l'écran bleu et celle de la perspective forcée. Pour réduire la taille des acteurs interprétant les Hobbits, hormis l'infographie et la perspective forcée, on a également construit les mêmes décors en deux tailles différentes : les acteurs interprétant le rôle des Hobbits ont alors été filmés dans des décors plus grands tandis que les autres l'étaient dans des décors plus petits. Des meubles géants ont été installés dans des maisons aux murs blancs sur lesquels furent projetés des décors et les images des acteurs de taille normale, ces plans ont ensuite été retouchés numériquement.
La réel capacité novatrice de WETA Digital se révéla surtout dans la création de certains des personnages les plus maléfiques de la trilogie tels que Gollum, le Balrog, l'Oeil de Sauron ou Sylvebarbe, qui furent entièrement façonnés en numérique. La description de Gollum faite dans le roman (corps décharné à l'extrême, peau blanche et sèche, yeux globuleux) ainsi que l'emprise que l'Anneau a sur lui rendaient impossible l'utilisation d'un acteur pour interpréter ce rôle. Même si Gollum n'apparaît à l'écran que sous une forme animée, il fallait impérativement que le spectateur sente jusqu'à quel point, celui-ci est tourmenté par le pouvoir de l'Anneau. Ce personnage a vu le jour grâce à l'association d'une animation infographique dernier cri et d'une technique sophistiquée de numérisation des mouvements utilisant la dynamique des fluides.
En consacrant sept ans de sa vie à ce projet titanesque, Peter Jackson avait en tête d'emmener les spectateurs dans le monde fantastique de la Terre du Milieu de la manière la plus réaliste qui soit. Sa préoccupation principale étant de conserver le meilleur des trois livres et de mettre à leur service la technologie moderne afin de réaliser des moments de cinéma exceptionnels. Pari réussi !